Dans l’ensemble du pays, de Paris à l’Alsace en passant par Cholet, l’augmentation du chômage provoque une vive inquiétude. Les demandeurs d’emploi et les employés récemment affectés par des restructurations se sentent particulièrement concernés par cette situation.
Selon le ministère du Travail, en fin janvier, le nombre de personnes sans emploi a progressé de 3,9% en France au dernier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Cette hausse est la plus marquée depuis dix ans, excepté la période du Covid-19.
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Les ambitions d’Emmanuel Macron concernant le chômage semblent s’éloigner. Le président aspirait à un taux de chômage de 5% d’ici 2027, mais cet objectif semble désormais compromis. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2017, le taux de chômage était de 9,5% et avait diminué régulièrement depuis 2015, pour atteindre 7,1% début 2023, avant de repartir à la hausse.
Cette tendance ne se limite pas à la France. En Allemagne, le taux de chômage a atteint 6,2% en janvier, et en Italie, il a augmenté de 0,3 point en décembre, atteignant également 6,2%. Au Royaume-Uni, la situation est similaire avec une légère hausse atteignant 4,4% pour les trois mois se terminant en novembre.
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Prévisions sombres pour l’avenir du marché du travail
Les prévisions des différents organismes économiques ne sont pas optimistes pour la France. L’Insee prévoit un taux de chômage de 7,6% à la mi-2025. La Banque de France envisage un taux compris entre 7,5% et 8% pour 2025-2026, tandis que l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) anticipe environ 8% d’ici fin 2025.
À Paris, Rowan Vienn, récemment sans emploi après un contrat à durée déterminée, s’interroge sur l’avenir. À 25 ans, il cherche activement dans le secteur du prêt-à-porter ou envisage une reconversion, mais la situation actuelle ne le rassure pas. « Est-ce qu’une solution va émerger? », se demande-t-il, après avoir envoyé de nombreuses candidatures sans réponse.
Mamadou, 22 ans, en quête d’un emploi dans la restauration ou la boulangerie, partage cette inquiétude. « Les opportunités se font rares », remarque-t-il, après plusieurs mois de recherches infructueuses.
Année difficile pour les travailleurs
Jack Roux, 51 ans, employé chez Michelin à Cholet depuis 24 ans, ressent également cette angoisse. Avec l’annonce de la fermeture des sites de Vannes et Cholet, il anticipe des difficultés pour retrouver une position. « L’année prochaine semble bien sombre », confie-t-il, soulignant que même les zones jusque-là épargnées par le chômage sont désormais touchées.
À plus de 800 kilomètres, à Strasbourg, la situation n’est guère meilleure. Pour les 240 employés licenciés de l’usine Dumarey, le dernier jour de travail est empreint d’émotion. Sandrine, avec 30 ans d’expérience, espère retrouver un emploi, mais elle sait que l’industrie ne lui ouvrira plus ses portes. Malek Kirouane, technicien d’atelier et délégué syndical, craint pour son avenir et celui de ses collègues, voyant peu d’espoir dans le secteur industriel.