Danger : Ces huiles essentielles pouvant nuire à votre santé

Danger : Ces huiles essentielles pouvant nuire à votre santé

Les huiles essentielles sont des compositions complexes constituées de divers composés chimiques naturels, dérivés des plantes. Leur composition, appelée chimiotype, dépend de multiples facteurs tels que le genre, l’espèce, la sous-espèce, ainsi que la partie de la plante exploitée. D’autres éléments comme le climat, la région géographique et le moment de la récolte peuvent également influencer leur structure.

Il arrive que certaines molécules soient exclusives à une huile essentielle, tels le salicylate de méthyle dans celle de gaulthérie. D’autres composés, comme le limonène, apparaissent dans plusieurs huiles essentielles avec des concentrations très variables, allant de plus de 90 % dans l’huile d’orange douce (Citrus aurantium ssp dulcis) à moins de 1 % dans l’huile de palmarosa (Cymbopogon martini).

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Ce que révèlent les analyses des huiles essentielles

Les données issues de la Base nationale des produits et compositions (BNPC) des Centres antipoison ont mis en lumière que certaines bouteilles d’huiles essentielles contiennent en fait un mélange de plusieurs huiles de différentes espèces et sous-espèces. Par exemple, sous le terme « huile essentielle de citronnelle », un produit peut regrouper quatre huiles de citronnelle aux chimiotypes distincts.

Par ailleurs, certains produits étiquetés « huiles essentielles » intègrent d’autres ingrédients, parfois en grande quantité, comme certains sprays contenant plus de 70 % d’éthanol ou des huiles topiques avec plus de 50 % d’huile végétale ou d’émollients.

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Une utilisation en hausse qui nécessite vigilance

Selon le type d’huile et son usage, les huiles essentielles peuvent être appliquées sur la peau, inhalées ou ingérées. Une analyse des expositions rapportées aux Centres antipoison entre 2011 et 2021 montre une croissance des appels, reflétant une utilisation accrue : 1 926 en 2011, 3 715 en 2017, plus de 4 000 entre 2018 et 2020, puis une légère baisse à 3 752 en 2021.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment évalué les effets indésirables des huiles essentielles via ces appels. Il en ressort que la majorité des augmentations d’appels concerne les enfants, avec un âge médian de 3 ans, dont 14 % ont moins de 1 an, souvent à la suite d’ingestions accidentelles.

Plus d’un tiers des incidents (36 %) provenaient d’une confusion entre l’huile essentielle et un autre produit à cause de conditionnements similaires, notamment chez les enfants de moins de 1 an. Dans la majorité de ces cas, une huile essentielle a été administrée par erreur à la place de la vitamine D (79 %), mais aussi parfois en lieu et place de vitamine K ou de fluorure de sodium. D’autres erreurs impliquaient des huiles essentielles utilisées au lieu de médicaments anti-allergiques ou de probiotiques, malgré l’absence de similitude dans les conditionnements.

Prudence avec certaines huiles essentielles spécifiques

Quelques huiles essentielles possèdent des composants chimiques actifs et potentiellement dangereux. Par exemple, l’huile essentielle de gaulthérie est surtout composée de dérivés similaires à l’aspirine, et un millilitre peut contenir jusqu’à 1,4 fois plus d’ions salicylates qu’un gramme d’aspirine. Ces dérivés peuvent être nuisibles, surtout si combinés avec des médicaments contenant de l’aspirine. Elle est donc à éviter chez les personnes allergiques à l’aspirine ou aux dérivés salicylés, ainsi que chez celles sous traitement anticoagulant.

Les huiles essentielles de Melaleuca (arbre à thé, niaouli, cajeput) doivent être conservées à l’abri de la lumière et de la chaleur pour éviter la formation d’ascaridole, une substance toxique. Leur consommation orale est déconseillée pour les enfants de moins de 30 mois, ceux avec des antécédents d’épilepsie ou de convulsions fébriles, et les femmes enceintes ou allaitantes. L’Anses a mis en garde contre des risques neurologiques, ainsi que des effets cancérogènes et reprotoxiques potentiels liés à l’ingestion de certains composés présents dans les huiles de Melaleuca.

De plus, une même substance chimique peut apparaître dans plusieurs huiles essentielles de genres différents, comme le camphre, présent dans les huiles de lavande et de lavandin, avec des concentrations qui varient selon le genre et l’espèce. Cela nécessite une attention particulière pour éviter un surdosage.

Précautions à prendre avec les huiles essentielles

L’utilisation des huiles essentielles doit se faire avec soin à cause de la présence de composants potentiellement toxiques. Ces huiles sont déconseillées pour les enfants et les femmes enceintes en raison de substances neurotoxiques ou qui pourraient être nuisibles au fœtus. Il est essentiel de les tenir hors de portée des enfants et de ne pas les stocker avec des produits pour nouveau-nés.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a émis des recommandations en 2023 pour éviter certains risques, notamment en conseillant de ne pas appliquer d’huiles essentielles pures sur les muqueuses et de bien se laver les mains après une application ou un massage avec ces huiles.

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