Découvrez pourquoi les humains n’ont pas d’os pénien, contrairement aux singes

Découvrez pourquoi les humains n’ont pas d’os pénien, contrairement aux singes

Pour de nombreux hommes et leurs partenaires, les troubles de l’érection représentent un défi majeur dans le monde actuel. Une question intrigante persiste : pourquoi notre espèce a-t-elle évolué sans os pénien ?

La mécanique physiologique de l’érection

Dans des circonstances physiologiques standard, un environnement favorable à l’activité sexuelle stimule le système nerveux autonome. Cela entraîne une augmentation de l’oxyde nitrique, qui agit comme un vasodilatateur dans les artères et les muscles lisses du pénis. Cette réaction provoque un afflux sanguin dans les corps caverneux et, dans une moindre mesure, dans les corps spongieux du pénis. Simultanément, les muscles ischio-caverneux et bulbo-spongieux resserrent les veines des corps caverneux, limitant ainsi l’écoulement du sang hors du pénis.

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Avec cette entrée massive de sang et une fermeture quasi hermétique de sa sortie, les corps caverneux se gorgent de liquide, entraînant une montée en pression sanguine qui conduit à l’érection. Lorsque l’activité parasympathique décroît et que les muscles se relâchent, le sang quitte les veines et le pénis redevient flasque. Certaines affections, qu’elles soient physiques (notamment cardio-vasculaires) ou psychologiques, peuvent perturber ce processus, rendant les relations sexuelles problématiques.

Comparaison avec les mécanismes dans le règne animal

Le pénis humain et son mécanisme d’érection sont remarquablement uniques. La majorité des mammifères possèdent une structure osseuse, le baculum, pour soutenir le pénis durant l’érection. Cet os, situé le long du pénis, permet une pénétration efficace en tout temps et prolonge la durée de l’accouplement.

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Le baculum présente une grande diversité : il varie en forme et en taille, allant de presque inexistant chez certains lémuriens à des dimensions impressionnantes, atteignant jusqu’à 65 cm chez les morses. Contrairement à cela, les marsupiaux, hyènes, lapins, et équidés, tout comme les humains, n’ont pas cet os pénien. De plus, le baculum, en étant allongé, protège l’urètre lors d’accouplements prolongés, évitant sa constriction et facilitant le passage des spermatozoïdes.

Absence d’os pénien chez l’homme : une question d’évolution

Les premiers primates, apparus à la fin du crétacé, étaient pourvus de cet os, conservé par la majorité des mammifères. Pourquoi alors cet os a-t-il disparu dans notre lignée évolutive ? Une hypothèse suggère qu’il favorise les stratégies de reproduction dans les populations avec une forte sélection sexuelle postcopulatoire. Les primates polygames, où la compétition sexuelle est intense, possèdent des os péniens plus longs que leurs homologues monogames, leur permettant de prolonger le coït. Cela empêche la femelle de s’accoupler à d’autres mâles, augmentant ainsi les chances pour le mâle de transmettre ses gènes.

Cette théorie a été testée chez des primates polygames et dans une expérience sur des souris, où un groupe forcé à la monogamie a vu la taille de l’os du pénis diminuer sur 27 générations. Il semble que dans une espèce monogame, la pression de sélection pour maintenir l’os est moindre.

Il y a environ deux millions d’années, une mutation génétique a provoqué la perte du segment chromosomique codant pour cet os, alors que notre lignée de primates bipèdes, les homininés, était déjà distincte. Cela suggère que les homininés étaient devenus monogames, éliminant ainsi les pressions pour conserver cet os.

Un désavantage pour les hommes ou les femmes ?

Dans son livre The Unfair Sex, l’auteur explore comment, à première vue, l’absence d’os pénien semble désavantageuse pour les hommes, contraints à un effort pour obtenir une érection. Pourtant, d’un point de vue évolutif, la situation est moins évidente. Avec la diminution de la compétition sexuelle postcopulatoire, l’objectif principal des mâles homininés serait limité à l’éjaculation.

Si l’efficacité biologique ne varie pas entre un accouplement bref et prolongé, ne pourrait-on pas envisager que les femmes soient les véritables perdantes dans cette évolution ?

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