Le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) met en lumière une croissance alarmante de l’usage de la kétamine en tant que drogue récréative. Ce produit, initialement un anesthésique, est aujourd’hui responsable de graves problèmes de santé.
Depuis vingt-cinq ans, le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l’OFDT observe la consommation de substances illicites. Les données pour 2023 montrent une augmentation notable de l’usage de la kétamine dans des contextes festifs. Cette substance attire désormais des utilisateurs plus variés et en nombre croissant, ce qui entraîne une hausse des signalements de complications sanitaires dues à une consommation régulière.
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Environ 2,6 % des adultes âgés de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé de la kétamine au moins une fois.
Comprendre la kétamine
La kétamine agit en perturbant les récepteurs cérébraux, notamment les récepteurs NMDA, provoquant ainsi une modification de la perception de la douleur, une dissociation mentale et une amnésie temporaire.
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En raison de ses effets psychotropes, son usage s’est détourné du cadre médical vers des usages récréatifs. Elle est prisée pour ses effets de dissociation, d’euphorie et de sensation de décorporation. À des doses élevées, elle peut mener à des expériences intenses appelées « k-holes », où l’utilisateur perd partiellement ou totalement conscience.
Évolution des pratiques autour de la kétamine
Les dix dernières années ont vu un changement notable dans les pratiques d’utilisation de cette substance. L’OFDT rapporte qu’elle est aujourd’hui adoptée par des personnes de diverses origines sociales et démographiques, dans des environnements festifs allant des festivals aux soirées privées.
Les récentes données soulignent également une augmentation de l’usage chronique de la kétamine pour soulager des souffrances psychiques telles que l’angoisse et la dépression, ainsi que des douleurs physiques comme les lombalgies et l’endométriose.
Impact sur la santé
Une consommation régulière et prolongée de kétamine entraîne de sérieux problèmes de santé, selon Drogues-info-service. Parmi les complications, on trouve des maladies urinaires sévères, potentiellement irréversibles sans traitement précoce.
Des douleurs abdominales intenses, souvent désignées sous les termes « K-pain » ou « K-cramps », sont courantes. Ces douleurs, allant de simples crampes à des coliques sévères, disparaissent généralement après l’arrêt de la consommation.
L’usage intensif et prolongé peut aussi causer une insuffisance rénale, parfois irréversible, ainsi que des atteintes hépatiques graves. Des problèmes de mémoire, touchant à la fois le court et le long terme, peuvent survenir, mais sont généralement réversibles après l’arrêt de la substance.
Troubles urologiques associés à la kétamine
Les troubles urologiques dus à une utilisation prolongée de kétamine peuvent être sévères. L’Association française d’urologie a émis des recommandations spécifiques en octobre 2024 pour traiter ces problèmes.
Une étude a révélé que 60 % des utilisateurs souffrent de douleurs sus-pubiennes intenses, 77 % font face à des mictions très fréquentes (jusqu’à 50 fois par jour), et 70 % ressentent des envies pressantes et intenses d’uriner.
D’autres dysfonctionnements incluent des douleurs lors de la miction, une incontinence urinaire, et, dans 30 % des cas, une obstruction partielle ou totale de l’écoulement urinaire. Les troubles urinaires peuvent être réversibles dans 50 à 85 % des situations, mais nécessitent parfois une intervention chirurgicale reconstructrice.