Au Japon, la démographie pose un problème majeur avec une population vieillissante et un taux de natalité faible. Chaque année, la population diminue d’un million d’habitants en raison de nombreux décès. Le marché du travail est tendu, affichant un taux de chômage de seulement 2,5%, signifiant que presque chaque individu est en emploi. Bien que le gouvernement permette un peu d’immigration, cela reste insuffisant pour combler le manque de main-d’œuvre. Les entreprises peinent à recruter pour leurs usines, bureaux et commerces.
Dans cette optique, les entreprises adoptent des approches technologiques innovantes. Par exemple, la chaîne de supérettes Lawson expérimente la gestion de magasins par des travailleurs à distance. Ces établissements, appelés « konbinis », fonctionnent sans interruption, proposant une large gamme de produits, allant des denrées alimentaires aux articles ménagers.
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Gestion à distance : un modèle en expérimentation
Les « konbinis » sont très prisés au Japon, nécessitant un personnel important, surtout pour assurer le service nocturne. Lawson envisage donc de confier la supervision des caisses à des Japonais résidant loin du pays. Le premier essai a été mis en place en Suède, où un employé est équipé pour se connecter à des magasins situés à Tokyo ou Osaka. Grâce à un écran, cet employé peut interagir avec les clients nécessitant une assistance lors du paiement. Un avatar souriant, affiché sur un écran près de la caisse, représente son visage, tandis que les clients scannent eux-mêmes leurs articles.
En cas de problème de paiement ou d’erreur de carte de fidélité, l’employé basé en Suède intervient via son avatar pour résoudre la situation en japonais. Cela permet de libérer le personnel sur place, qui peut ainsi se concentrer sur d’autres tâches comme le réapprovisionnement des rayons.
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Économie et défis d’une gestion à distance
Lawson a choisi un employé en Suède, situé à 8 000 kilomètres, pour bénéficier de coûts salarials diurnes, évitant ainsi les rémunérations nocturnes plus élevées. Avec un décalage horaire de huit heures, cette solution est financièrement avantageuse. Toutefois, la démarche se heurte à une difficulté : peu de Japonais vivant à l’étranger sont disponibles pour ce type de poste à distance.
Cette approche novatrice pourrait transformer la manière dont les entreprises japonaises gèrent leurs opérations, en s’adaptant aux réalités démographiques et économiques du pays.