Au sein de l’Amazonie équatorienne se niche la réserve de Yasuni, abritant la station de recherche de Tiputini. Cette zone exceptionnelle, éloignée de toute activité humaine à l’exception de quelques abris pour chercheurs, s’étend sur environ deux millions d’hectares de forêt vierge. Ce trésor naturel est aujourd’hui menacé, comme l’ont rapporté des scientifiques dans le Guardian, alors qu’ils constatent une diminution alarmante du nombre d’oiseaux lors de leurs comptages réguliers.
Autrefois, les populations aviaires connaissaient des fluctuations naturelles avec des années favorables et d’autres moins, en raison de phénomènes climatiques perturbant les nids. Mais depuis 2012, un phénomène préoccupant est observé : les espèces disparaissent progressivement sans cause apparente, ni épidémie dévastatrice. Certaines espèces ont tout simplement disparu de cette région.
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En Europe, les raisons de la disparition de certaines espèces sont identifiées : déforestation, pollution des cours d’eau, utilisation d’engrais nuisibles aux insectes, et présence d’animaux domestiques. Cependant, en Amazonie, où il n’y a ni exploitation agricole, ni activités industrielles, la question se pose : pourquoi ces disparitions ?
Impact du changement climatique
Les chercheurs ont exploré diverses pistes pour expliquer ce déclin, comme les maladies, les parasites ou l’exposition à des toxines, mais il s’avère que la principale menace est le changement climatique. Selon des études récentes, une augmentation de seulement 1°C durant la saison sèche peut réduire de 63% la survie des oiseaux. Ces espèces, particulièrement vulnérables aux variations climatiques, subissent les conséquences d’une diminution des insectes disponibles pour se nourrir, notamment pour alimenter les jeunes oisillons.
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La diminution des populations d’oiseaux se manifeste ainsi sur quelques générations seulement. Les chercheurs expriment leur lassitude face à ces constats dévastateurs. L’un d’eux partage avec le Guardian : « À notre arrivée, nous étions émerveillés par la richesse et la diversité des oiseaux. Nous poursuivons nos recherches, mais l’enthousiasme s’épuise face à cette réalité. » Un sentiment qui ne semble pas prêt de s’apaiser.