Découvrez comment le cerveau dirige notre vie avec le neurologue Yves Agid et son livre ‘L’homme cérébral’

Yves Agid, professeur émérite spécialisé en neurologie et biologie cellulaire à l’Université Paris-Sorbonne, est une figure de proue dans l’étude des maladies neurodégénératives. Membre de l’Académie des sciences et fondateur de l’Institut du cerveau à Paris, ses travaux se concentrent sur les origines, les mécanismes et les répercussions cliniques de ces maladies. Son engagement se résume en trois mots : étudier, chercher et transmettre. Avec son livre « L’homme cérébral – comprendre son cerveau pour mieux se connaître », publié chez Albin Michel, il s’adresse à ceux qui souhaitent découvrir le fonctionnement du cerveau pour mieux se comprendre eux-mêmes. Ce livre rend accessible des concepts fascinants.

franceinfo : Vos explications, agrémentées de dessins, apaisent et fournissent des clés pour mieux appréhender le contenu de notre crâne. À la fin de votre livre, vos lecteurs deviennent presque des experts en matière cérébrale.

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Yves Agid : Absolument, le cerveau est le maître d’orchestre de notre existence. Comme j’aime à le dire, « mon cerveau, c’est moi. Je suis mon cerveau » car toutes les pensées, émotions et actions passent par lui, et non par nos pieds, même si parfois on pourrait en douter avec certains ! Le cerveau est le moteur de la pensée et non le corps tout entier. Pourtant, pour qu’il fonctionne, il doit interagir avec son environnement et les autres.

« Imaginez un cerveau isolé dans une cuve, alimenté par les nutriments nécessaires à sa survie. Il ne pourrait pas penser sans interactions avec l’extérieur. »
– Yves Agid à franceinfo

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Vous mentionnez Romain Gary. Pourquoi lui ?

Je l’évoque pour son intelligence et son sens de l’humour. Il a dédié « La promesse de l’aube » à mes parents, ce qui résonne avec mes souvenirs personnels. Le cerveau a cette capacité unique, similaire à celle de certains algorithmes modernes, de trier et prioriser l’énorme quantité d’informations reçues. Il élimine le superflu et conserve le reste, que nous pouvons utiliser immédiatement ou stocker dans notre mémoire. Cette mémoire, située dans l’hippocampe, agit comme un péage, filtrant les nouvelles informations avant de les conserver ou de les rappeler.

Quels souvenirs précieux gardez-vous de votre jeunesse ?

J’ai eu la chance de grandir parmi des intellectuels et artistes, avec des parents bienveillants qui m’ont laissé libre. Romain Gary, que je considère presque comme un second père, m’a beaucoup conseillé, notamment sur ma vie intime, à une époque où ces sujets étaient tabous.

Votre livre met en lumière l’importance de stimuler notre cerveau, surtout avec l’âge. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

« Ce qui détermine l’intelligence n’est pas le poids du cerveau, mais le nombre de connexions nerveuses. Plus elles sont nombreuses, plus les fonctions mentales sont développées. »
– Yves Agid à franceinfo

Bien que le cerveau rétrécisse avec l’âge, cela ne signifie pas que nos capacités diminuent. C’est le tissu entourant les cellules qui diminue, pas nécessairement les cellules elles-mêmes. Pour illustrer la complexité du cerveau, dans un millimètre cube de tissu, on trouve environ 50 000 neurones et un demi-milliard de connexions nerveuses. C’est un monde en soi.

En résumé, « L’homme cérébral » montre qu’il est possible d’améliorer les capacités d’un cerveau moins vif.

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