La consommation de données sur les réseaux Internet en France connaît une croissance exponentielle, propulsée par le streaming vidéo et les réseaux sociaux. Une étude de la Fédération française des télécoms prévoit une multiplication par six de la consommation mobile et par cinq pour les lignes fixes haut débit d’ici 2030.
Cette tendance vertigineuse pourrait porter la consommation mensuelle par utilisateur à 89 Go sur mobile et à 1,035 To par foyer sur les lignes fixes haut débit. L’augmentation annuelle dépasse les 20%, selon cette étude.
Les cinq géants américains – Google, Meta (Facebook, Instagram), Amazon, Netflix et Akamai – jouent un rôle majeur, représentant 54% du trafic Internet français en 2022 et 80% en heure de pointe. Leur stratégie inclut notamment le recours à l’autoplay pour les vidéos et le préchargement des publicités, stimulant ainsi la consommation de données.
Les opérateurs télécoms ont investi massivement, dépensant près de 14,6 milliards d’euros en 2022 pour renforcer leurs réseaux, soit une somme comparable à leur record de 2021. Ces investissements, deux fois supérieurs à ceux dans le réseau d’électricité ou ferroviaire, ont été répartis avec 10,8 milliards pour les réseaux fixes et 3,8 milliards pour les réseaux mobiles, hors acquisitions de fréquences.
Le haut débit progresse avec plus de 10 millions d’utilisateurs de la 5G fin 2023, selon l’Arcep, et une éligibilité à la fibre de plus de 84% des locaux, avec près de 18 millions de foyers abonnés à des offres à très haut débit, plaçant la France au sommet en Europe.
Cependant, la Fédération souligne le risque environnemental, avec une estimation d’une part du numérique dans l’empreinte carbone de la France à 6,7% en 2040. Les opérateurs affirment avoir renforcé l’utilisation des énergies renouvelables, réduit leurs émissions de carbone et augmenté la part des téléphones reconditionnés dans leurs ventes et collectes.
Malgré cette expansion, la part des dépenses télécoms dans le budget des ménages a diminué, passant de 1,7% en 2013 à 1,4% en 2022, hors loisirs numériques. Les forfaits restent parmi les moins chers d’Europe, avec un triple play en moyenne à 41 euros et un forfait mobile à 22 euros.
