Un astéroïde du nom de 2024 YR4 pourrait potentiellement croiser le chemin de la Terre en 2032, alertent plusieurs agences spatiales. Découvert en décembre 2024 grâce à un télescope basé au Chili, cet objet céleste présente environ 2,3 % de chances de heurter notre planète le 22 décembre 2032, selon les dernières estimations de la NASA, mises à jour le 7 février. Auparavant, les calculs effectués par l’agence spatiale américaine et l’ESA, son homologue européenne, indiquaient un risque de collision de 1,6 %.
Bien que ces probabilités paraissent minimes, elles ne doivent pas être ignorées. Bruce Betts, de la Planetary Society, a souligné que la probabilité d’impact dépasse rarement 1 %. La précision des risques liés à cet astéroïde pourrait encore évoluer à mesure que son parcours sera mieux compris. « Il est fort probable que l’astéroïde n’atteigne pas la Terre et que, avec le temps, les chances d’impact soient réduites à néant », a-t-il déclaré.
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Un événement rare dans l’histoire
2024 YR4 possède un diamètre estimé entre 40 et 100 mètres, une taille suffisante pour causer des dégâts majeurs dans une grande métropole telle que Paris, Londres ou Tokyo. Si un tel impact se produisait, une ville et ses alentours pourraient être gravement touchés, avec des dommages s’étendant jusqu’à 50 km du point d’impact, selon un document du Réseau international d’alerte aux astéroïdes, une initiative des Nations unies.
Déterminer précisément la taille de cet astéroïde demeure essentiel. « Les dangers posés par un astéroïde de 40 mètres diffèrent considérablement de ceux d’un objet mesurant 90 mètres », a expliqué l’ESA. Patrick Michel, chercheur au CNRS et expert en astéroïdes, a précisé qu’un astéroïde de 140 mètres serait catastrophique à l’échelle régionale. Pour rappel, celui qui a conduit à l’extinction des dinosaures mesurait plus de 10 km de diamètre.
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Andrew Rivkin, astronome à l’université Johns Hopkins, a rappelé qu’un événement similaire s’était produit dans les années 1900 à Toungouska, en Sibérie, détruisant environ 2 000 m² de forêt. « Ce type d’événement se produit environ une fois par millénaire », a-t-il ajouté. Selon Patrick Michel, le risque d’impact par un astéroïde est moindre comparé à d’autres catastrophes naturelles comme les séismes ou les tsunamis.
Progrès dans la défense planétaire
Si l’astéroïde venait à frapper la Terre, il pourrait se désintégrer en fragments en entrant dans l’atmosphère, estime Andrew Rivkin. Les zones potentielles d’impact s’étendent de l’est de l’océan Pacifique à l’Asie du Sud, incluant des régions comme l’Atlantique, l’Afrique et la mer d’Arabie.
Les experts s’accordent à dire que si la menace devenait plus tangible, l’humanité aurait le temps nécessaire pour réagir. La défense planétaire progresse, avec un premier succès enregistré par la NASA et l’ESA lors de la mission Dart en 2022, qui a permis de dévier un astéroïde de sa trajectoire. Andrew Rivkin reste optimiste quant à la reproductibilité de cette méthode.
La mission Hera, lancée en octobre 2024, a pour objectif d’examiner de près les résultats de Dart, afin de rendre ces opérations plus fiables. Par ailleurs, la Chine a annoncé un projet similaire visant à dévier un astéroïde de 30 mètres d’ici 2030, selon Numerama.
Kelly Fast, responsable de la défense planétaire à la NASA, a rassuré le public en affirmant qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter pour le moment. Elle a souligné l’importance de la vigilance de la NASA et de la communauté scientifique internationale face à ces menaces, même lointaines. L’agence spatiale européenne a récemment annoncé que le télescope spatial James Webb, le plus puissant à ce jour, allait étudier l’astéroïde 2024 YR4 pour mieux comprendre ses caractéristiques.
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